L’histoire des plantes cultivées est intimement liée a l’histoire des civilisations. On se souvient des extraordinaires voyages de Marco polo nous ramenant de chine et des indes la cannelle, le poivre et la cardamome. Ses explorations apportèrent surtout l’incroyable conscience que d’autres mondes existaient.
Ce fut également le cas lors des périples de Christophe Colomb mais lorsque Cortès débarqua au Mexique en 1519, la situation était très particulière : Cette civilisation dominée par la haute noblesse et les prêtres baignait dans une hystérie de pouvoir tyrannique, de sanglants sacrifices humains et de cannibalisme rituel. L’occasion était donnée pour basculer l’empereur fou Montezuma, instituer la religion catholique et s’approprier les richesses, or, argent, cacao et autres épices.C’est ainsi que des boutures de vanille embarquèrent pour les jardins royaux et essaimèrent en de multiples zones intertropicales (à la Réunion en 1819) sans jamais aucun résultat : les fleurs n’avait pas leur abeille pour les féconder, un échec de 3 siècles. La gousse, elle, rapportée du Mexique faisait fureur dans les cours européennes dont celle de Louis XIV.
Dans les années 1830, les progrès de la botanique permirent de comprendre la possibilité de féconder manuellement les fleurs de vanille et c’est en 1841 que le jeune esclave de Mr Beaumont Bellier installé à Ste Suzanne invente la méthode pratique pour produire de façon certaine des gousses a chaque fleur. L’enfant s’appelait Edmond et était alors âgé de 12 ans. Très sollicité par les planteurs blancs et toujours en leur compagnie on lui donna le nom d’ALBIUS à l’abolition de l’esclavage le 20 décembre 1848. Edmond Albius décéde le 9 août 1880 à l’hospice de Sainte-Suzanne, dans le dénuement le plus total.
Il est pourtant à l’origine du formidable essor de « la reine des épices » qui enrichit la France et ses colonies.
On avait par ailleurs, défini le processus d’échaudage et de séchage, propre à sublimer la gousse et la conserver.
dès 1848, l’île exporte sa première cargaison de vanille, 50 modestes kilos, plus de 100 tonnes à la fin du 19e siècle.
De 1896 à 1905, le général Gallieni effectue une répression militaire a la résistance malgache et procède a sa colonisation. Des colons métropolitains et en grande partie réunionnais s’installent donc sur des concessions octroyés par l’état afin de produire, faire produire, exporter et importer. L’économie coloniale est à son apogée jusqu’à la seconde guerre mondiale.
La vanille « chimique » est de nos jours plus de 1000 fois plus utilisée que la naturelle.
Dans les années 2000 Mada produit les 2/3 des 2000T mondial, actuellement la vanille bio de Mananara représente 20T pour 900 planteurs.