Bien sûr, il faut comparer ces revenus en fonction du coût de la vie. Alors avec 1€ , on fait quoi là bas ?
C’est le prix d’un plat complet dans un restaurant, de 2,2Kgs de riz décortiqué (c’est la consommation d’une personne/semaine) mais aussi d’1L d’essence, ce qui signifie que les taxis brousses archibondés sont réservé a une catégorie supérieure ! La majeure partie de la population marche donc à pied et produit elle même son riz.
C’est l’agriculture vivrière avec les bananes et le manioc qui sont les principales productions ainsi que les fruits à la saison. Cela vise l’autonomie alimentaire mais cela prend beaucoup de temps rajoutée a l’approvisionnement en bois de cuisson, au corvée d’eau et lessives à la rivière pour les femmes, au réparations des cases végétales pour les hommes.
La toiture de ces dernières sont en « falafa »(les palmes de l’arbre du voyageur) et il est tentant d’investir dans des feuilles de tôles imputrescibles. Il faut donc de l’argent VOLA faire du commerce, extraire des pierres fines, travailler comme salarié ou vendre sa production.
C’est l’agriculture de rente, nécessaire pour acheter des vêtements, du savon, des bougies et payer l’école.
La région Nord de Tamatave s’appelle Analan’jirofo, la côte de la girofle. De l’huile essentielle mais surtout des centaines de tonnes de clous qui partent en fumée dans…les cigarettes indonésiennes (240 millions d’hab.).
Le letchis emploie toute la population autour de Tamatave durant les 3 semaines pour finir dans nos supermarchés après un voyage plus ou moins éprouvant pour ce fruit délicat.
Les villageois de Mananara, eux, ont la vanille. Encore faut il qu’elle soit correctement rétribuée. Et là, la crise économique mondiale touche évidemment d’abord les plus faibles, 20 tonnes de vanille bio oui mais seulement 10% des opérateurs (dont VBS bien sùr) l’achètent le juste prix. Les paysans sont déçus, pensent a retourner à leurs rizières, louchent sur le trafic de bois de rose ou les filons de quartz enfouis dans le parc national.
Les trésors aquatiques du lagon de l’ilôt Antafana, également réserve biosphère, sont bien tentants.
Les projets solidaires de VBS sont économiquement viables mais n’aliènent pas la population à la filière vanille et, dans tous les cas, intègrent l’aspect environnemental et la dimension et dignité humaines.